mercredi 22 avril 2009

House in the sun

Dimanche

Rien.

Lundi

Ayé, je sais aller à Marina del Rey comme un grand. En effet, à 11 heures, j'ai eu le loisir d'aller attraper la navette m'y amenant depuis l'USC. Bon, en fait, c'était pas très dur, Z. m'attendait pas loin. En guise de navette, c'est (comme prévu) un minivan bordeaux qui est venu nous récupérer. Trente minutes dont pas mal de freeways plus tard, Marina nous voilà.

Ce coup-ci, j'ai amené mon ordi portable, mon laptop. On tente d'y installer un truc à base de clefs publiques et privées pour que je puisse me connecter de partout où je veux au réseau de l'ISI. Sauf qu'en fait, bah on sait pas faire, et même si on croit avoir trouvé des trucs sur Internet, lu et relu le mail laissé par B. à l'intention de Z., bah ça veut toujours pas.

En plus de ça, l'écran qui m'est pour l'instant alloué pour mon poste fixe à l'ISI est un écran qui devrait être en réparation et qui s'amuse à se déguiser en guirlande de Noël quand j'essaie de bosser. Tant pis, au moins, j'ai un accès libre à toutes les publis que le Dr. V. m'a demandé de lire. Je les imprime toutes. Ah merde, c'était peut être pas une bonne nouvelle, en fait. J'ai de la lecture pour quinze jours.

3.30 pm, je rentre à l'USC. Enfin, j'essaie. Le minivan a apparemment décidé de pas passer, contrairement aux horaires bien fixés. Ah, ya un bus un peu plus loin. Avec écrit USC dessus. Et dont le chauffeur m'appelle. C'est juste qu'une fois n'est pas coutume, ils ont envoyé le bus qui remplace le minivan aux heures de pointe, c'est à dire pas celle-là normalement. Tout va bien, alors.

Je rentre, donc. Et vais me renseigner auprès des services de logement temporaire de l'université. Deux jeunes me reçoivent, me filent un formulaire, deux trois infos que j'avais déjà lues sur le site, et... Non, c'est tout. Pas de garanties, rien. À part une potentielle chance de pouvoir avoir une chambre pour environ un mois à partir du 26. J'en serai pour autant de nuits de motel en plus. Chier.

Après ça, toujours dans ma démarche de tout-faire-pour-pas-dormir-sous-les-ponts, je tente la visite d'une chambre qui a pas l'air mal un peu à l'ouest du campus. Je trouve très facilement, c'est vraiment pas loin. Je suis accueilli par l'agent immobilier, très affable. Puis par les locataires. Merde, des caricatures, ça faisait longtemps. Allons, s'arrêter à la surcharge pondérale, aux tenues de supporters de messieurs ou au maquillage réalisé par un peintre en bâtiments de mademoiselle serait vraiment pas classe, et tristement digne d'un européen méprisant en visite dans le Nouveau Monde. Non, c'est vrai, ils ont quand même l'air sympa. Et ils jouent au beer-pong. Bon, soyons objectifs, et attachons-nous juste à la propreté et la salubrité des lieux.

Ah oui, mais non, je peux pas marcher, là. Bon, ça serait une chambre, je dis pas, mais là c'est la cuisine. S'arrêter aux calcifs sur la table du petit déj' (encore là à 6 heures de l'aprèm), je sais pas si ça tient encore du préjugé, mais...

Ah, ils font tous partie de la fanfare des Trojans. Soit, très bien. Ça me dérange pas. Je dormirai au labo, au pire. Mais ils partent tous en même temps. Intéressant, ça. Quand ? En août.

Zob.

Mais c'est pas fini, si je veux, je peux emménager tout de suite dans une autre chambre qu'il m'a pas encore montrée. En effet, l'appentis dressé dans le jardin se révèle être une chambre. Ou en tout cas pouvoir l'être, une fois le bureau monté, le lit remis horizontalement et les bouts de ciment évacués. 800 $ ? D'accord, très bien, je rappellerai. Au revoir. Ou plutôt adieu.

Mardi

8.30 am. Il est tôt. Trop tôt. Mais c'est l'heure du big board avec tous les gens du groupe (bon, sauf Z.). Pour la peine, on fait la réunion dans un autre bâtiment. Dr. V. est en grande discussion avec des collaborateurs et des grad students du labo que j'ai déjà toutes et tous croisés au moins une fois. Ah non, pas toutes, tiens. J'apprends en m'approchant du petit rassemblement que Dr. V. a des origines françaises et qu'il sait un peu parler la langue de Molière, mais qu'il osera pas le faire devant moi.

'Oh, you know, if I can speak Enneglish, you can speak French.'

Celle qui vient de prendre la parole est l'étudiante que je ne connais pas encore. Elle s'appelle V. , a 25 ans, est italienne, et fait sa thèse de biologie en Suède. Mine de rien, ça fait plaisir de savoir que je suis plus le seul Européen du groupe.

Tout le monde entre dans la salle de réunion et le big boss, Dr. G., prend la parole. À l'intention de V. et de moi-même, il entame un tour de présentation de tous les membres. Je commence à me souvenir de pas mal de noms. D'une manière assez amusante, la plupart des Asiatiques présents ont adopté des prénoms américanisés. Je me rendrai compte plus tard que c'est vraiment très courant dans ce genre de situations, et que les labos made in USA fourmillent de John, Sharon, Cindy, Paul, Alex, et autres Martin. J'en profite donc pour faire la connaissance de S., la thésarde qui me prendra en charge pour la partie expérimentale biologique.

La réunion est courte, personne n'a de PowerPoint à présenter, et la boîte de donuts est déjà vide. On se sépare donc. Dr. V. nous accompagne dans le labo. Ah, ils ont filé à V. le poste qu'ils devaient me donner. Mouais, pas grave, pour ce que j'avais à faire sur un ordi. Dr. V. passe me voir et me dit qu'il trouverait intéressant que je feuillette la thèse de V.. Ce que je fais. Et de bon cœur. La thèse se lit très facilement et sa thématique (l'observation de grains d'orge durant le maltage grâce à l'ajout de teinture fluorescente) prend la suite des travaux du directeur de recherche de V., à savoir l'optimisation de la production de bière, qui est semble-t-il une question cruciale dans les pays scandinaves vu la consommation qui y en est faite. Par contre, ya un truc que je comprends pas trop. Si V. a rédigé sa thèse, pourquoi a-t-elle choisi de faire un stage de trois mois pour quelque chose qu'elle ne pourra rajouter dans son manuscrit ? Elle me donne la réponse : c'est juste parce qu'il restait du fric à son labo. Du coup, ça fait pas vraiment partie de sa thèse, mais bon, c'est fun quand même. Et puis peut-être qu'au moins ça marchera, au contraire des expériences de sa thèse.

Après un repas rapide en compagnie de V. et de Dr. J. qui m'explique qu'elle va passer quinze jours à Orsay à Paris XI, je passe à l'Office of International Services où on me programme un rendez-vous pour le lendemain à 3.30 pm. Ce dernier est nécessaire pour assurer la pérennité de mon visa. Et que je ne devienne pas du jour au lendemain un immigré clandestin, du coup. Je reviens, tente de continuer à lire les publis recommandées par Dr. V., mais l'une d'elles passe mal. Hop, je décide que c'est l'heure de rentrer, et de tenter une nouvelle adresse pour une colloc'.

Je me rends avec un USC tram (qui n'a de tram que le nom, c'est juste un bus, en fait) à l'adresse de la potentielle sous-location. Sur un petit papier, j'ai noté le numéro : 1628. Pas de problème, je m'engage dans la rue en question. On est dans les 1100. Ah. Merde. Bon, le type m'a dit que c'était à quelques blocs de là. C'est parti pour la marche.

Plus les numéros avancent, plus j'ai des doutes sur la définition de "quelques", et par la même de la notion de walking distance dans l'esprit du proprio. 1500, je dois plus être loin. Prochain bloc. Ah bah non, ya pas de prochain bloc, la rue s'arrête. J'appelle. 1268. Pas 1628. Putain, demi-tour. Bon, c'est rien, juste vingt minutes de retard. C'est pas ma faute si les rues de Los Angeles mesurent toutes dix fois la longueur de celle de Rivoli.

Les Indiens qui occupent l'appart' m'accueillent. Je suis chanceux, pensé-je. Pour une fois que Indiens postent une annonce où ils ne recherchent pas forcément un colloc' végétarien et ayant fait vœu de sobriété. Maintenant, je sais pourquoi. C'est pas du tout le genre. La cuisine est dégueu, j'arrive pas à distinguer les plaques de cuisson ou même l'évier en dessous de toutes les assiettes sales, et de ce qui semble être du... Euh... Du vieux fromage fondu, peut-être. Les chambres sont pires, si c'est possible : quatre murs, deux matelas marrons à même le sol, et de la crasse tout autour. Cool. Je rappellerai.

Je rentre, Z. m'a envoyé un mail. Il veut savoir comment se sont passées mes visites :

'Also, did the housing tours go alright? Any leads?'

Et moi de répondre :

'The two rooms I visited are very very crappy. I'm afraid that if there is any lead there, it's only in the paint.'

Yes! My first bad pun!

Mercredi

Rien de très nouveau. À part que Dr. V. m'a confié un petit boulot à faire. Une petite présentation de trois slides maximum devant expliquer synthétiquement le fonctionnement d'un microscope à épifluorescence. Et par la même occasion de découvrir ce que c'est et comment ça marche. Qu'à cela ne tienne, je consulte les sites qu'il me conseille pour l'occasion. Et merde, encore tout un tas de trucs à lire. Je passe la matinée sur MSN à parler avec mes parents de mes problèmes de logement. Faut vraiment que je règle ça, je suis en train de prendre un retard grandissant sur le peu de boulot que j'ai à faire (essentiellement de la lecture pour l'instant, mais particulièrement chronophage).

Quant à l'aprèm, c'est à l'OIS que je la passe. Mon rendez-vous se passe plutôt bien, et mon interlocuteur, en fait le coordinateur de tous les programmes d'échange de ce type pour l'USC, est vraiment sympathique et compétent, bien que la suprise ait été de taille la première fois que je l'ai vu. Assis, rien à part ses mains ne trahissent la probable malformation génétique dont il est la malheureuse victime, et c'est d'autant plus vrai qu'il arrive tout de même à s'en servir pour taper à l'ordinateur. C'est lorsque je l'ai vu debout que j'ai été fasciné : plutôt que devoir se traîner dans un fauteuil roulant avec des jambes hors service, il a semble-t-il fait le choix de l'amputation et arbore deux prothèses terminées par des plateaux lui servant de pieds et lui permettant de se passer de béquilles. La suite de la discussion m'apprendra qu'il connaît quelques villes françaises du sud-ouest pour la bonne raison qu'il passe une bonne partie de son temps libre à faire du surf. Du surf !

J'ai toujours pas de maison à Los Angeles, mais ya des jours comme ça où je suis content de faire des sciences, bordel.

5 commentaires:

  1. Comme tu dis,même si tu as toujours pas de maison ya des jours comme ça où on apprend à relativiser......Yes!!!

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  2. Youhou, j'ai tout lu =)
    Courage pour la suite, et vivement que t'aies ton chez-toi ^^'

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  3. " Yes! My first bad pun! "

    Putain, même en anglais il peut pas s'empêcher. Les américains sont foutus...

    :)

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  4. Trop cool les photos...........

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