vendredi 8 mai 2009

Road Runner

Samedi

Comme je fais rien aujourd'hui, l'éventuel barbeuc' du week-end étant tombé à l'eau, je profite de la matinée pour faire des courses. Passionnant.
Et comme je fais rien non plus cet aprèm, M. et N. me proposent de m'embarquer avec elles dans leur bagnole de location pour aller voir les plages de Malibu. J'accepte, évidemment.

Ce matin, elles sont allées voir du côté d'Hollywood, Walk of Fame, tout ça... La guide qui les accompagnait leur a signalé que pas très loin, à la table juste là-bas, vous pouvez observer un des membres d'AC/DC. Mais elles se rappellent plus de son nom.

- Euh...
- Angus Young ?
- Ah oui, c'est ça, Angus Young.
- Vous avez vu Angus Young ce matin !
- Bah ouais.
- Putaaaaaaaaaaaaaain !
- Boaf, on aurait préféré voir Brad Pitt.

Aaaaaaah, elles ont vu Angus Young, et elles en ont rien à péter. 'Tain.

Toujours est-il que me voilà parti avec les filles, direction Malibu. Après en avoir modérément chié avec la carte, on arrive à destination. Mais pas moyen de trouver une plage en accès à peu près libre pour voir où Pamela a couru au ralenti dans son maillot rouge. Et le réservoir est presque vide. Hop, petit tour à la station essence. Le mec de la station a jamais entendu parler de Baywatch. Par contre, le type en Ferrari à la cinquantaine bien tapée qui est en train de faire le plein connaît. Bon, moi, ça j'en sais rien, chuis toujours dans la bagnole. Je vois juste les filles commencer à discuter grave avec le mec en Ferrari. Elles reviennent.

Le mec à la Ferrari est un médecin qui leur a expliqué que toutes les plages de Malibu sont privées, mais que pour qu'elles puissent en voir une, il les invite à passer chez lui. Et moi aussi, du coup, même s'il sait pas encore que j'existe. On suit la Ferrari, la voiture de location a du mal à suivre ses accélérations. On arrive devant une maison qui a pas l'air très grande en façade. On sort, il remarque que je suis là, nous fait entrer chez lui, où des baffles gueulent plus que de raison. Il coupe le son, nous parle de sa femme, de la clinique qu'il a fondée avec un ami, du fait qu'il l'ait revendue et du magasin de bateaux dont il est le patron maintenant.

Il nous amène sur son balcon. Oh putain, la plage, et l'océan. Juste devant. C'est son bout de plage. Pas grand chose, même pas vingt mètres. Mais c'est sa plage. Et au loin, on peut voir des dauphins qui sautent hors de l'eau. C'est l'endroit le plus cher du coin au square inch. Tu m'étonnes. Et à deux maisons de là vivent les Osborne. Eh oui, le médecin l'admet, il est le pauvre du quartier. On continue la visite de la maison.

'It's very compact.'

Effectivement, la maison, bien que richement fournie, a pas l'air fabuleusement immense. Sauf que chaque fois qu'il ouvre une porte, une chambre se cache derrière. Et dans chacune d'elles, un écran plasma.

'I love high definition.'

On revient dans le salon. Là, il nous montre un catalogue de ses bateaux, et nous explique que c'est ceux de Miami Vice. Puis il nous dit qu'il est disposé à nous inviter à manger à Santa Monica ce soir, si on est libres, bien sûr, il veut forcer personne. Ils sont riches, sa femme et lui, mais ils aiment faire profiter. Sinon, ça sert à quoi d'avoir du fric. Il nous parle du rêve américain, de comment lui y est arrivé, et du bien qu'Obama fait aux USA.

'America is beautiful because you can find every country in it. And if you dream, you can... You can become your dream.'

Il revient de Las Vegas, il conseille les filles au niveau hôtel, puis il finit par nous demander nos noms. Quand je dis le mien, il me demande si je suis catholique. Forcément, avec un nom d'Espagnol, l'amalgame est vite fait, ici. Mais je lui réponds que non. Ah... Juif alors ? Ah bah oui, forcément, mon prénom. Sauf que non, non plus. J'en dis pas plus, il a dû en déduire que j'étais protestant...

Il nous raccompagne vers la porte, nous file sa carte, on sait jamais, pour ce soir. Et juste avant qu'on parte, il fait volte-face pour nous monter quelques photos encadrées, il énumère un tas de noms dont je me souviens pas, puis prend un autre cadre que j'avais pas remarqué. Et j'hallucine.

'And here, Mel Brooks and Gene Wilder.'

Oui, j'avais reconnu. Le médecin est un de leurs potes. D'ailleurs, pendant un temps, c'est chez lui qu'ils ont rédigé le scénar de Young Frankenstein, et à ce titre, il a contribué à l'écriture avec quelques conneries. Mieux, ils l'ont même fait jouer dans le film, mais sa scène a été coupée au montage. Putaiiiiiiin, mais c'est quoi cette ville, bordel ?

On s'en va, on mangera pas avec lui ce soir, même si voilà. Mais moi, j'hallucine toujours.

Dimanche

Aujourd'hui, grande journée en perspective. Romain, qui est en stage à Caltech, a eu la bonne idée en tant qu'escaladeur émérite de proposer d'aller faire un tour au Joshua Tree Park avec Loïc et Julien, qui sont venus de San Diego pour le week-end avec une bagnole de location, et Quentin qui vient d'arriver à l'UCLA, ainsi qu'un petit groupe de mecs qui sont à Caltech pour leur postdoc, un stage, ou leur thèse. Je retrouve donc la fine équipe le matin à 6.30 am devant la maison. Ils craignaient de me retrouver poignardé ou une balle dans le buffet, pasque Quentin a entendu dire à l'UCLA que l'USC était dans un quartier dangereux. Bon, ils se trompaient à double titre. D'une, l'USC est un peu plus au Sud que les quartiers vraiment chauds de Downtown. Et de deux, la maison est super loin de l'USC, je le sens tous les jours dans mon heure de bus biquotidienne.

Les 200 bornes nous séparant du parc avalées, on voit enfin le champ d'éoliennes de Rain Man dont ils parlent dans Le Routard. Mais c'est bien plus impressionnant que ce à quoi on s'attendait. Y en a partout. Et un vent pas possible. Les Joshua Trees font leur apparition sur le bord de la route. Des monts rougeâtres se dressent un peu partout, certains ont même de la neige à leur sommet. On a du mal à y croire.

On arrive au parc. Le paysage est irréel. Le désert partout. Des boulders, des Joshua Trees, et c'est tout. Tout autour. Partout. On s'attend à croiser des coyotes, ou des roadrunners, ou des serpents. On sait qu'il y en a, c'était marqué sur la carte de la petite boutique où on s'est arrêté boire un café dans le dernier village (nommé, assez originalement, Joshua Tree. L'avant dernier étant Yucca Valley...).

Les escaladeurs se mettent à escalader. Et en passant, ils nous indiquent un gros boulder qui, paraît-il, peut se grimper tout seul, sans équipement. Bon, vu de là où on est on dirait pas, et on a du mal à croire à la "pente progressive" qu'on nous promet. On avait tort. On a du monter une cinquantaine de mètres sans trop de mal. Après le port d'Amsterdam et le lac Léman, je peux maintenant dire que j'ai pissé dans le Joshua Tree Park. La classe.

Les escaladeurs escaladent toujours, on va faire un petit tour en voiture avec Julien et Loïc. On passe par un point de vue, où on arrive à distinguer au delà de la brume un mont se trouvant à la frontière mexicaine. Et dans la vallée, un trait presque invisible ressemblant à une route se révèle être la faille de San Andreas.

On revient, on récupère Quentin, on laisse Romain escalader avec les escaladeurs, et on s'en va. On a juste le temps de passer à Palm Springs si on veut que Julien et Loïc soient à San Diego à l'heure pour rendre la bagnole. Après beaucoup de mal, et un arrêt dans un Burger King, on trouve enfin. Et c'est nul. Ça ressemble à rien, on s'attendait à des maisons gigantesques. Bon... Y a de jolies maisons. Mais bon, ya aussi énormément de pompes à essence. Et de fast-foods. Deux rues parallèles à sens unique. Et c'est tout. Mouais... Pas grave, je resterai plutôt sur le souvenir du Joshua Tree Park, tiens...

4 commentaires:

  1. wouaouh, ça laisse rêveur tout ça.....

    RépondreSupprimer
  2. Passé les déboires du début, ça a l'air de se passer plutôt bien :)
    J'attends d'en lire un peu plus!

    A+

    RépondreSupprimer
  3. Un pote à Mel Brooks ! Awesome !

    RépondreSupprimer

Ouèch, lâche tes com's.